IBAÑEZ, "Chicho", José
(Corral Falso 1875-La Havane 1987)
(La biographie de "Chicho" Ibañez reste sujette a beaucoup d'interrogations étant données les importantes contradictions entre les dates que différents auteurs proposent. Les lignes ci-dessous comportent plusiuers de ces contradictions. Il semble difficile aujourd'hui de pouvoir les dépasser.)
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L’histoire dit que le très jeune noir José surnommé « Chicho » apprend le tres avec un des pionniers de l’instrument, Eduardo FUSTÉ. La même histoire suggère aussi que le tres descend des montagnes de Baracoa vers Santiago de Cuba au cours de la dernière décennie du XIX° siècle. Ensuite il aurait progressivement gagné le reste de l’île. Des témoignages font aussi état de la présence de deux treseros aux côtés du Général Maceo dans son parcours allant d’Oriente vers l’intérieur de l’île… |
« Chicho », lorsqu’il ne coupe pas la canne à sucre, erre de village en village dans toute la province de Matanzas, chantant et s’accompagnant d’un instrument à cordes que certains affirment être déjà un tres mais plus plausiblement une guitare modifiée comme celles qui ont donné naissance au tres. La musique jouée est encore fortement imprégnée de la musique del tiempo de España. Peu alphabétisé, membre d’une société abakuá, « Chicho » est toutefois capable de composer des chansons, des proto-sones, des rumbas primitives et d’interpréter les rythmes afrocubains. Pour gagner sa vie il se déplace à Cardenas où il s’intègre à divers groupes campesinos, la « PEONÍA » , la formation de Benito TUMBOROMBO... |
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Il poursuit sa quête de subsistance en essayant de jouer dans les restaurants de Ciego de Ávila puis se retrouve dans la région de Guantánamo vers 1905. Il joue et chante dans la « ESTUDIANTINA de GABINO ». On le retrouve à Santiago de Cuba. Peut-être n’a-t-il appris, en réalité, le tres qu’à cette époque… Armé de son instrument « Chicho » rejoint La Havane. Là il s’intègre à des formations variées, jouant ainsi avec « Los VEINTIUNO », « La CREME DE VIE » de Humberto PEDROSO, « La ESPERANZA »… Peu à peu « Chicho » s’imprègne de la musique qui au cours de la seconde décennie envahit la capitale, le Son oriental dont il a déjà une certaine connaissance et compose « Toma mamá que te manda tía », « En el río de La Plata se pescan muchas muchachas »…. En 1918 il remplace le tresero Pablo ROCHE dans le « CORO CEIBA » de Guanabacoa. |
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Il a également une connaissance du bolero et compose dans ce genre « Cuando era niño », « Besarte quisiera », « Yo era dichoso »… « Chicho », laisse une trace à cette époque au Bar O.K. dans le barrio Centro Habana. Comme beaucoup de cantantes de l’époque il est un véritable bohème, travaillant à tous les métiers pour faire vivre sa nombreuse famille, la musique n’étant jamais une façon de gagner sa vie même si IBAÑEZ vend ses compositions à mesure qu’il les écrit. Il aurait joué au cabaret Sans Souci avec « Nené » ENRISO et « Nené » ALLUÉ , ainsi que dans des sextetos comme le « MINERVA » ou le « BOTÓN de ROSA » avant les années trente. |
Il intègre entre 1962 et 1963 l’éphémère groupe « Los TUTANKAMEN » avec lequel il travaille à la peña de Sirique, lieu qu’il fréquente régulièrement dans les années soixante. Mais, cantante dans l’âme il continue aussi de jouer, composer, voyager à travers les provinces, rejoint les révolutionnaires… « Chicho » est invité régulièrement à Santiago de Cuba pour les Festivales de la Trova. Sans défaillir ni renoncer à sa passion José « Chicho » IBAÑEZ devient le plus vieux trovador, disparaissant à l’âge de 112 ans. |
©
Patrick Dalmace
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