de los REYES, Emilio (Pedro Betancourt 1920-New York 1987)

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Le père d’Emilio, Walfredo I, est dentiste. Sa mère enseigne le piano et donne aux enfants le goût de la musique. María II (1908-1999), la fille ainée joue du piano, Walfredo II (1910-1982) étudie la trompette. Francisco (1909-¿?) apprend la flûte et jouera plus tard dans la Banda de la Policía mais disparaît, emporté par le typhus en 1937. Rafael (1918-1952) joue du trombone. Emilio, le benjamin, étudie avec son frère ainé la trompette et le solfège.


Les enfants partent avec les parents en 1931 à La Havane où Walfredo I s’installe. Emilio chante aussi et est de plus en plus motivé par la musique. Il rejoint en 1938 le Tipo Jazz Band « COSMOPOLITA » qui vient d’être formé au sein duquel il alterne la trompette et les parties vocales avec notamment Vicentico VALDÉS. On l’entend aussi avec l’orchestre « ALTOS  de los C.O.P.O.» puis à la fin de 1940 lorsque Walfredo II quitte le « CASINO de la PLAYA » il prend sa place.

 

Emilio en 1938, trompettiste et chanteur de la Cosmopolita.

 


... Ritmos Cubanos en Youtube.


Emilio participe sans aucun doute aux enregistrements de 1942 et apparait dans le court métrage Ritmos Cubanos réalisé cette même année par Ernesto Caparrós.

 


En 1943 Emilio forme son propre orchestre  « Emilio de los REYES y su ORQUESTA » qui est engagé au Zombie Club, un des plus importants cabarets havaneros de l’époque, pour accompagner les shows tandis que le « CONJUNTO KUBAVANA » tout comme Emilio et ses partenaires jouent les bailables.

Parmi ses musiciens figure le drummer  Dani PÉREZ. Le percussionniste Guillermo ÁLVAREZ passe également dans la formation.  Dans ce club Emilio est contacté en 1947 par Bill Miller pour aller avec son orchestre jouer au Riviera à Fort Lee, New Jersey, aux Etats Unis.

Cette invitation coïncide avec un désir de faire du cinéma et Emilio accepte le contrat. Des problèmes de visa l’obligent à laisser partir ses partenaires et à différer son départ. Xavier CUGAT fait travailler ses musiciens et à son arrivée Emilio s’installe à Manhattan, abandonne l’idée de faire du cinéma.  Il organise, pour jouer dans les hôtels de la Big Apple, un nouvel orchestre avec des musiciens américains, portoricains et cubains. Son frère Walfredo, installé à New York à cette époque, l’aide à trouver des partenaires. Il auditionne et recrute la chanteuse portoricaine Irma Rodríguez (1924-2008)  qui a chanté avec MACHITO, Anselmo SACASAS, Noro Morales et des orchestres américains tel celui d’Hal Wayne, au célèbre Five O'Clock de Miami…. Elle se révèle également une excellente maraquera . Emilio assure lui aussi des parties vocales.

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Emilio fait ses débuts au Bill Miller’s Riviera Club. A cette époque on peut aussi l'écouter à Brooklyn au Patio, au Tropical Room le nouveau lieu chic de Paterson, New Jersey, et à l'Embassy Club à New York… 

Emilio de los REYES (souvent appelé simplement Emilio REYES) avec un quinteto composé du portoricain Pete Alonso, drum ; de John Conquet, contrebasse ; Anthony Modafieri, piano et Irma pour les parties vocales, joue au début de 1948 à Parkville dans Brooklyn. Outre les thèmes cubains et latins, Emilio interprète aussi des standards de jazz comme « Stardust » un thème qu’il affectionnait particulièrement lorsqu’il jouait dans l’île… Il est engagé dès 1948 avec son orchestre par  la célèbre vedette de cabaret, Hildegarde (Hildegarde Loretta Sell ) pour l’accompagner  dans ses spectacles au Raleigh Room du Warwick Hôtel.

On retrouve aussi la formation la même année à Chicago à l’Hôtel Sherry Super Club où Irma fait sensation ; au Don Julio’s à New York et sur les ondes du programme radiophonique Wor en même temps qu'elle se produit à l'Embassy Club. L’année suivante l’orchestre de Emilio de los REYES abandonne le Don Julio’s pour un engagement à l’Hôtel Presidente d’Atlantic City.

Le batteur Diego IBORRA est à cette époque membre de l’orchestre mais en 1948 il est appelé par Charlie Parker et, alors que la formation joue à l’hôtel Presidente de Atlantic City, laisse sa place au neveu de Emilio, Walfredo III.


Cette même année  le public du Bronx peut également écouter la formation au club The Terrace ; celui de Brooklyn au Bedford Rest et les newyorkais au Totem Lodge ainsi qu’au célèbre China Doll où la formation reste encore en 1950 tout comme au Arcadia Ballroom.

Dans les Catskills l'hôtel Flager accueille Emilio et ses musiciens.
En 1949 Emilio et Irma se marient. Irma continue de chanter jusqu'en 1996 avec des périodes d'absences quand naissent ses enfants.

 

Arcadia Ballroom. Irma et Emilio.
Pete Alonso drum.

Le Rhumba Band d’Emilio -qu’on surnomme le Harry James cubain- bénéficie d’une extraordinaire popularité que reflète la presse au travers de nombreux articles.

Hôtel Flager. 1949.

Les premières années de la décennie suivante le trompettiste conduit son orchestre dans les meilleures salles de danse, clubs et théâtres de New York et des villes avoisinantes : La Martinique, Arcadia Ballroom, The Town House, le Théâtre San Juan, le City Center Casino, le Celebrity Club, le Club 500  à New York ;  le Waldemere à Livingston,; le Malibu Beach, le Lido Beach Club et le Great Neck Playhouse Theatre à Long Island ; le Palisades Amusement Park.

A Brooklyn « Emilio de los REYES y su ORQUESTA » se présente à cette période  au Cascade Gardens, au Country Club, au Roadside; au Livingston et au Town & Country Club . Dans le Queens c’est le Boulevard qui lui offre sa scène et dans le Bronx  le Savoy Ballroom, The Aperion  et le Stardust Ballroom assurent le succès du trompettiste cubain.


L’été les lieux de villégiature des Catskills  font appel à de nombreuses formations et celle de de los REYES joue au Pines des années quarante jusqu'aux années quatre-vingt. Elle devient aussi assidue du Grossinger’s. Cette fidélité  commencée en 1951 se prolonge jusqu’en 1979.


Emilio et Irma. Grossinger's. Années '50. Batterie Diego Iborra.

Les hôtels ne sont pas en reste. Le « Emilio REYES ORCHESTRA » est invité dans les salons du Waldorf Astoria, au Riverside, au Vanderbilt, Plaza, Statler Hilton, St Georges …Durant ce lustre l’orchestre se déplace à Baltimore pour jouer en 1953 au Club Capri ; à Chicago au Mambo City’s Preview Lounge l’année suivante et au Moulin Rouge Room à Miami en 1955 partageant la scène avec le « Playa Sextet ».

L’entrée aux réputés et historiques Roseland Ball Room et au Château Madrid en 1952 marque un moment important puisqu’au select Château Madrid Emilio va  jouer ensuite régulièrement de 1957 jusqu’à la fermeture du lieu en 1969 et il retourne au Roseland Ball Room à partir de 1979 jusqu’à ses dernières prestations.

Emilio de los Reyes Orchestra. Années '50.

En 1952 Emilio de los REYES réalise ses premiers enregistrements en 78trs « Black Pearl » et « Amorcito Corazón » pour la MGM Records.

Au milieu de la décennie l’orchestre de Emilio de los REYES participe au programme télévisé de Jackie Geason, America’s Greatest Bands.

Emilio de los REYES incorpore sa fille María de quatre ans à l’orchestre en 1955 lorsque celui-ci se produit au Golden Slipper. Elle chante en duo avec sa mère et va, ponctuellement, prolonger sa participation dans tous les lieux où l’orchestre s’affiche.
La seconde moitié des années cinquante permet à l’orchestre de Emilio de los REYES de fréquenter de nouveaux cabarets, clubs et hôtels, à commencer par le Hi-Ho Casino, le Albermale Towers, à Brooklyn. A New York  le RKO Hamilton Theater, le Village Gate reçoivent la formation respectivement en 1957 et en 1959. A New Rochelle le Dorado Shore et le Yacht Club fidélisent l’orchestre de 1957 à 1962.
Les hôtels et leurs salons sont toujours des lieux comptant sur des formations musicales et de los REYES s’installe à cette période à l’ Hôtel Abbey en 1957, au Ansonia Hôtel en 1958 et au Concourse Plaza Hotel en 1959. Il joue aussi au Waldorf Astoria, au Statler Hilton et régulièrement au cours de cette décennie et de la suivante l’orchestre fera divers séjours aux Brighton Beach Baths de Brooklyn.


Un second enregistrement voit le jour en 1956 chez Mardi Gras Records et se traduit par un disque , “An Occasional Cha Cha Cha”. Deux thèmes sont enregistrés avec l'orchestre de Johnny Velasquez « Time on My Hands » et « Son Retozón ». Emilio et son orchestre jouent sur les huit autres titres. Il choisit des hits du moment :des cha cha cha, mambos, sones… « An occasional Man », « Cafe mambo », « Guess Who Does the Cha Cha Cha », « Dansero Cha Cha », « Delightful Cha Cha » et introduit une composition personnelle « Marguerita Cha Cha» … 

La formation de Emilio au Chateau Madrid.

Pour le même label Emilio enregistre avec d’autres artistes au cours des dernières années cinquante et notamment deux disques avec le « Mardi- Gras All Stars » les « Volumen 1 de los Mardis-Gras All Stars » et « Volumen 2 de los Mardis-Gras All Stars ».

Parmi les musiciens sur lesquels compte Emilio à la fin des années cinquante, notamment au Chateau Madrid, figurent notamment les pianistes Eddie del Barrio ou Javier Vázquez, les flûtistes Dick Meldonian, Dennis Brault et fréquemment son frère Walfredo à la trompette. En 1961, quittant MACHITO, le jazzman cubain, Jesús CAUNEDO, saxophone, rejoint Emilio et joue avec lui au Chateau Madrid et dans les Catskills.. 

Au début de la décennie suivante les prestations se poursuivent dans plusieurs des clubs et cabarets investis les années précédentes et Emilio ajoute à ceux-ci le Airport Club de Brooklyn. Il entre de nouveau en studio pour y enregistrer « Merengue! » pour Decca Records en 1960 où il laisse « La Pachanga », « That Old Black Magic-Merengue »,  « Easy Merengue »,  « La Escalerita »,  « Apagame La Vela »,  « Get Happy - Merengue »,  « I Know That You Know - Merengue »,  « Comiedome un Cable », « National Emblem Merengue »,  « Just A Minor Merengue »,  « I Want To Be Happy Merengue » et sa composition « Trumpet In Merengue ».

Et l’année suivante  sort le disque « Perfect DanceTempos for Latin Lovers » qui va marquer la période et reçoit les éloges de la presse. Ce disque inclue une autre compoistion personnelle de Emilio « Guajiro Cha Cha Cha » connnue comme « Coral Falso », ainsi que « Mi Guantanamera», « Loma de la Cruz », « Son de la Loma », « Quirino con su tres », « Que Te Parece Cholito », « Anything Goes », « Nunca », « Besame Aqui Nena », « Amor De Mis Amores», « Havana To Madrid »,  « Carmencita ».

Trumpet in Merengue .. >>>

Ces années 60 voient également la formation passer par les plus importantes scènes de New York et de l’East Coast.  C’est l’époque dorée durant laquelle les grands clubs affichent pour la même soirée plusieurs formations de premier plan et « Emilio REYES y su ORQUESTA » partage les programmes avec d’autres grands noms de la musique latine, Noro Morales, Tito Puente, MACHITO

En 1965, aux Brighton Beach Baths, Emilio incorpore à la formation son fils Rafael que l’on peut entendre alors en trio vocal avec María et Irma qui progressivement revient prendre une place dans l’orchestre.

Rafael, Maria et Irma.


Au cours des années 70 la formation d’Emilio est à l’affiche du Crystal Grill à St Elisabeth où elle reste plusieurs années, contribuant à créer la réputation du lieu, accompagnant Celia CRUZ, Vicentico VALDÉS, La LUPE... Rafael commence alors professionnellement comme batteur dans l'orchestre de son père en accompagnant le show de la vedette Tongolete.

jL'orchestre rejoint La Terraza en 1976 puis le Capri en 1977.

 


Chaque année Emilio est programmé l'été à La Villa Nueva à Plattekill, New York. Avec lui on peut écouter au fil des saisons les pianistes Miguel Carbone, Joe Mannozi et Peter Latin; le saxophoniste Bob Mover, le bassiste Cucho Martínez, le batteur JohnnyLa VacaRodríguez

La dernière année de la décade Emilio retourne au nouveau Roseland Ballroom..


Autour de Emilio et de Irma le conguero Ray Mantilla, le batteur cubain Antonio García.

Au début des années quatre-vingt le « Emilio de los REYES y su ORQUESTA»  apparaît aussi au Pines et à la Villa Nueva dans les Catskills et se présente également à l’hôtel Commodore. Mais cette ultime décennie reste marquée par sa présence au Roseland Ballroom où il joue jusqu’en 1987 avec Irma à ses côtés et de fréquentes apparitions de Maria pour les parties vocales. Le répertoire englobe toujours la musique cubaine, brésilienne, américaine et italienne et incorpore de nouvelles compositions personnelles de Emilio « Se Me Para El Reloj », « My Fantasy » et « Elevate un Poquito ».  Emilio s'entoure aussi de Bill Moriarity, Tony Barreto, Kent Smith, Jordan Sandke, trompettes; des saxophonistes Bill Mormando, Mitch Endick, Charlie Hamon; successivement des bassistes Bobby Rodríguez, Guillermo Edgehill, Alex Rodríguez, Cucho Martínez. Le piano est offert à Ernesto Santos, Steve Samberg ou à Alfredito Valdés Junior . Antonio Garcia, Rafael de los Reyes et Ray Mantilla occupant la batterie ou les percussions.

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Roseland Ballroom. Années '80.

Sur cette scène Emilio est victime d’un malaise et décède quelques semaines plus tard. Le trompettiste  Bill Moriarity prend alors pendant deux années la direction du groupe. Irma et Rafael continuent à travailler au sein de l’orchestre dont Rafael prend la direction en 1989. L’orchestre  reste à l'affiche du Roseland  jusqu’à ce que le club cesse ses programmations et bailables en vivo et devienne une discothèque en 1996.

© Patrick Dalmace/ Maria de los Reyes, Rafael de los Reyes.
© Photographies Collections Maria et Rafael de los Reyes.

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