MIYARES, Carlos
(Santiago de Cuba 1980)
La famille de Carlos MIYARES apprécie la musique. Le grand-père possède un piano vertical, un oncle est professeur de piano. On écoute à la maison beaucoup de musique classique, de variété internationale et de musique cubaine et latine. Il n’a que trois ans lorsque ses parents l’emmènent écouter Oscar de León lors de sa venue à Santiago. Dès cette époque il ne pense plus qu’à chanter et danser. |
A sept ans Carlos commence à étudier le piano mais comme pour beaucoup de jeunes santiagueros il n’ a pas de piano et ne peut progresser correctement. Et l’étude de la musique classique ne l’attire pas particulièrement. Au bout de quatre années on l’invite à opter pour une autre voie. Il choisit alors le saxophone parce que cet instrument qu’il entend dans les formations dominicaines ou portoricaines –Wilfredo Vargas, Juan Luis Guerra, Johnny Ventura etc- lui plait beaucoup. |
Carlos commence à jouer… du piano avec le groupe de musique populaire de l’école, groupe qui ne plait pas spécifiquement aux enseignants qui pensent que seule la musique classique permet de devenir un bon musicien. Avec son ami le chanteur Cesar OROZCO ils déchiffrent les tumbaos des grandes formations « VAN VAN », « SON 14 », « KARACHI », « ORIGINAL de MANZANILLO » … et emmènent le groupe dans diverses fêtes et activités de l’école, animant les nuits de la Granjita Siboney. |
1999. Conservatoire E. Salas. Carlos, saxophone avec Pupo et D. Virelles. |
Lors de sa dernière année à l’Ecole un des professeurs organise un petit groupe de jazz ce qui lui permet d’acquérir quelques bases concernant les accords. En 1994 il intègre le Conservatoire Estebán Salas. On lui offre une casette avec des thèmes de Gene Amons, Dexter Gordon, Charlie Parker, Jackie Mc Lean. Il découvre un monde nouveau, le jazz puis en écoutant John Coltrane, Brecker, Carlos constate qu’il doit travailler davantage et soigner le son qu’il tire son alto. Il décide de se consacrer à plein temps à travailler le saxo. En 1997 il intègre en professionnel le groupe santiaguero « MURALLA »alternant le saxo alto pour les soli et le ténor au sein de la section métal. Il reste une année avec la formation, dont trois mois en Jamaïque à l’hôtel Crown Palace de Kingston. Avec le groupe Carlos MIYARES joue aussi au Cabaret San Pedro del Mar, dans le Patio de la Bibliothèque E. Cape, au local de l’association Hermanos Saíz…. Avec ses condisciples il joue au Conservatoire. Il acompagne son ami le pianiste santiaguero David VIRELLES lorsque celui-ci remporte le concours Jojazz en 1999.
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En 1999 il obtient son diplôme du conservatoire et doit accomplir ses obligations militaires qui l’entraînent -à regret au début- à La Havane où il intègre la Banda de Música del Estado Mayor. Mais cette présence de deux années dans la capitale lui offre la possibilité d’écouter et voir le meilleur du jazz et de la musique populaire dans les clubs et festivals. En 2000 c'est un autre santiaguero qui profite de son accompagnement pour le JoJazz, le trompetiste Jorge VISTELL. |
En 2001 avant même la fin de ses obligations Carlos enregistre avec « David ÁLVAREZ y JUEGOS de MANOS » le disque « Son demasiado » puis est invité par le pianiste Alexis BOSCH à entrer dans sa formation « PASAJE ABIERTO » pour pallier au départ de Carlitos AVEROFF Jr. La décision de rester à La Havane est prise. Il se consacre définitivement au saxophone ténor et participe avec BOSCH aux diverses tournées en Suisse où ils jouent avec le groupe « Chalacuba » et enregistrent avec eux, à Cuba, deux disques « Chacubaneando» et « Chinchorrero ». En 2003 il joue aussi au Festival de Cayo Coco avec « PASAJE ABIERTO ». MIYARES durant ces années à l’opportunité de rencontrer de nombreux autres musiciens. Dès 2002 il noue des liens avec le groupe « INTERACTIVO » et son directeur le pianiste Robertico CARCASSÉS. Carlos ne quitte plus « INTERACTIVO » et Robertico et chaque fois qu’il en a l’opportunité retrouve la formation sur scène à Cuba mais aussi en tournée en 2007 au Festival Latino à Milan ; au Floridita de Londres ; au Mama Rumba à Mexico en 2008 au Luminato Festival de Toronto en 2014. |
Ces nombreux contacts le conduisent à entrer en 2004 dans la formation salsera « David ÁLVAREZ y JUEGOS de MANOS » avec laquelle il reste jusqu’en 2007 mais aussi parallèlement avec l’orchestre du chanteur Gardy VÁZQUEZ ; « Los Hermanos BONI y KELLY », « Juan KEMELL y La BARRIADA ». Il enregistre également avec Manolito SIMONET « Hablando en serio » en 2005 et le thème « Tenderly » de l’album « Beat Cubano » ; et avec le pianiste Harold LÓPEZ NUSSA, « Canciones » en 2006. Durant trois années il collabore également avec le guitariste « CHICOY » et son groupe au Jazz Café de La Havane et enregistre avec lui « Full Time » en 2009. Il côtoie dans cette formation Oliver VALDÉS, drum ; Tony RODRÍGUEZ, piano ; Avi GARCÍA, contrebasse et avec les deux premiers plus le bassiste Nestor del PRADO il enregistre une demo. Le résultat plait et le cuarteto commence à jouer à la Casa del Habano à Miramar et reste en place deux années interprétant des compositions de Carlos et de Tony. Carlos réalise dans cette période plus collaborations pour les Dvd: « Chano Pozo » en 2005, « Interactivo »en 2007 et le Dvd pédagogique de Rodney BARRETO et Oliver VALDÉS en 2009. Il travaille ausi pour la bande son du film « Benny » en 2006. |
Carlos Miyares et Chicoy. Sociedad Asturiana 2010. |
Le travail intensif qu’il s’oblige à faire au saxophone pour atteindre un haut niveau paie : Au début de cette même l’année 2007 le flutiste Orlando VALLE l’invite pour une grande tournée de trois mois à travers Cuba dans sa formation « OTRA VISIÓN » afin de suppléer l’absence de Ariel BRINGUEZ. |
Carlos Miyares et Chucho Valdés. |
Il est présent dans le groupe lorsque « Chucho » présente en février 2009 au Festival Jazz Plaza son projet « AKOKAN IRÉ » qui deviendra « AFROCUBAN JAZZ MESSENGERS » auquel participe MIYARES, enregistrant « Chucho’s Steps » en 2009. La tournée internationale comprend la Hollande, la Suisse, la France et le Portugal. Dans les espaces libres que laisse le travail avec VALDÉS, Carlos collabore toujours avec Carlos VARELA et reprend la tournée dans l’île en avril et mai, jouant dans les Universités du pays. Il joue également avec lui pour le Concert pour la Paix sur la Place de la Révolution en septembre.
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Cette même année 2009, profitant d’une tournée du cantautor, il joue avec le cuarteto à Graz en Autriche pour le Festival Kasematten Little Havanna. Puis toujours avec VARELA il part en Italie pour l’exposition d’Art Cubain à Milan et en profite une nouvelle fois pour jouer avec son cuarteto. L’idée grandit d’enregistrer un disque.
Carlos Miyares et son cuarteto à Graz. |
En 2010 les « AFROCUBAN JAZZ MESSENGERS » débutent dès janvier au Teatro Roldán de la capitale cubaine et récidivent le mois suivant pour l’inauguration de la Feria del Habano au Gran Teatro. Pour celébrer l' Année Chopin, le groupe avec MIYARES donne en mai un récital au Teatro Roldán. Un concert sur la place de la cathédrale à La Havane précède le périple international qui débute par deux concerts au Mexique et se poursuit en Europe avec dix sept concerts. Entre temps Carlos, "Chucho" et leurs partenaires font un saut à Macao et à Melbourne. La suite de la tournée se déroule en Colombie, en Angola et s’achève par treize concerts aux Etats Unis. |
Concert des Afrocuban Jazz Messengers avec Carlos Miyares. Place de la Cathédrale. La Havane 2010. |
En octobre lors de la venue du Lincoln Center Jazz Orchestra avec Wynton Marsalis, MIYARES joue avec la formation et également avec les « AFROCUBAN MESSENGERS » l’œuvre de « Chucho », « Misa Negra » au Teatro Mella. |
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Carlos MIYARES a muri pendant cette longue étape et est prêt pour enregistrer en décembre son premier disque personnel épaulé par « Chucho ». Il forme un quinteto et s’entoure de Tony RODRÍGUEZ, piano ; Lázaro RIVERO, contrebasse ; Oliver VALDÉS, drum ; Yaroldy ABREU, congas et invite également « Chucho » au piano et Rodney BARRETO, drum, sur « The stars are in yours eyes » ainsi que Raúl GIL, contrebasse électrique sur « Friends cha » et « Mont ». A l’exception de le première citée, crée par Archie Shepp dont Carlos a fait la connaissance lors du concert au Festival de La Villette cette même année, ces compositions sont l’œuvre de Carlos MIYARES qui signe en outre « Rumba en 5ta », « Y & C », « Calzada & D », « 3:15 PM » et « Tumbao pa’Koki ». Carlos se révèle dans cette première production un saxophoniste issu de la lignée coltranienne avec un don exceptionnel pour la ballade comme il le montre sur la pièce de Shepp. L’année suivante est une suite ininterrompue de prestations internationales. Vingt sept concerts débutant au Umbria Jazz Festival en Italie et s’achevant en Angleterre au Boisdale Jazz Club de Londres après avoir parcouru l’Amérique latine, la France, l’Espagne et réalisé des incursions en Roumanie Allemagne, Hongrie… Carlos trouve le temps de participer au Festival Jazz Plaza avec « INTERACTIVO ». |
En 2012 dès janvier les « MESSENGERS » avec Carlos sont au Carnegie Hall de New York, début d’une tournée totalement américaine amenant la formation en Californie, dans le Missouri, à Cleveland, à Denver, St Louis… Pour le premier concert de New York ils accompagnent aussi la chanteuse Buika. Carlos avec le grammy qu'il remporte avec Chucho et les Afrocuban Jazz Messengers pour Chucho's Steps. |
Carlos MIYARES est convié à jouer en Espagne et en Tunisie où il se présente à la tête de quintetos armés selon les disponibilités des musiciens évoluant à ce moment en Europe. Au Palais Ennejma Ezzahra de Tunis, il fait appel à Felipe CABRERA, basse ; Harold au piano ; Lukmil PÉREZ, drum et Yaroldy aux percussions. A Barcelone au Jamboree Jazz Club et à la Sala Apolo c’est Iván MELÓN qui tient le piano. Carlos reste deux semaines au Café Central de Madrid ou Felipe laisse la basse à REINER « El Negrón » ELIZARDE auxquels se joignent selon les circonstances Luis GUERRA, piano ; Alain PÉREZ, basse, Kiki FERRER ou Georvis PICO, drum. Pour toutes ces prestations le répertoire est constitué des thèmes du disque ainsi que de standards cubains et américains. Il participe également à un documentaire sur « INTERACTIVO ». |
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Le disque « Chucho Valdés presenta a Carlos Miyares » sort en avril 2013 et pour l’événement Carlos présente officiellement à Cuba son « CUBAN QUINTET » à l’Auditorium du Musée des Beaux Arts. Le quinteto est formé des fidèles Yaroldy, Oliver, Tony, du contrebassiste Lázaro RIVERO et des invités, non moins fidèles, Rodney BARRETO, batterie et Harold, piano. Descemer BUENO l'invite pour la réalisation de son Dvd.
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Carlos Miyares. "Tumbao pa'Koki". >>>>
En 2014 Carlos ajoute aux prestations dans les clubs celles à la Fábrica de Arte Cubano et aux Jardines del Teatro Mella avec Tony, Avi et Rodney. Il se présente aussi à Santa Clara au Centro Cultural El Mejunje jouant le répertoire du disque et quelques autres thèmes comme « Veinte años » que chante Wendy VIZCAINO, ex-voix de "SEXTO SENTIDO". |
Carlos Miyares dans les Jardins du Teatro Mella, avril 2014 et avec Wendy Vizcaino à Santa Clara. |
Carlos part au Canada pour jouer à Toronto pour Jazz Poetry ainsi qu’au Lula Lounge et au Placebo Space. Sur place il se fait accompagner par Hilario DURÁN, Roberto Occhipinti et Ahmed MITCHEL ou quelques membres de « INTERACTIVO » -tel Elmer FERRER- formation présente dans la ville pour le Luminato Festival. Carlos s'y intègre également. Un an après la présentation du disque au Musée des Beaux Arts Carlos récidive. Outre les concerts dans les clubs habituels, Carlos offre en 2015 une prestation du quinteto -Ayram VARONA, Hector QUINTANA, Rodney, Dreysser DURRUTHY, Carlos- dans le cadre de la Biennale de La Havane -ainsi qu'une autre avec « INTERACTIVO ». Le public des Jardines del Mella peut l'apprécier plusieurs fois avec des partenaires variés tels que Oliver VALDÉS, Carlitos RÍOS, Ayram VARONA, Hector QUINTANA, Alejandro DELGADO et également Wendy VIZCAINO. |
Le quinteto de Carlos Miyares à la Biennale de La Havane.
2015 est aussi marquée par un retour à Santiago de Cuba où le trío de Carlos avec Yoandy MARTÍNEZ à la basse et Rodney BARRETO offre un concert à l’Uneac, interprétant outre des thèmes personnels de Carlos, des standards parmi lesquels « Donna Lee » pour lequel le saxophoniste invite son collègue santiaguero Iván GUARDIOLA, saxophone alto, pour un mano a mano mémorable. Il interprète aussi « Gandinga, Mondongo y Sandunga » avec le jeune joueur de hautbois Jorge Daniel RUÍZ. A l'occasion d'un colloque à la Casa de las Américas Carlos MIYARES donne un concert intitulé Los Caminos de Carlos Miyares. |
Au debut de l'année 2016 Carlos restructure sa formation qui comprend désormais Jorge "CHICOY", guitare; Jorge REYES, contrebasse, Oliver VALDÉS, drum et la voix de l'ex-chanteuse de "SEXTO SENTIDO", Karla VICENS. Il se présente avec ce quinteto en mars, successivement au Museo de Bellas Artes, à la Fábrica de Arte Cubano et à la Flauta Mágica. Ce même mois MIYARES enregistre un Dvd pour le batteur Enrique PLÁ. Carlos accompagne au festival Jazz On the Beach à Tobago le pianiste Cucurucho VALDÉS puis conduit son cuarteto à La Pergola et pour l'occasion la batterie est tenue par Humberto QUIJANO. On l'entend aussi avec "CHICOY" puis au Jazz Club Marina à Varadero avec JOYA, basse; Rolando LUNA, piano; Rodney BARRETO, drum. |
En juillet Carlos emmène le cuarteto aux Canaries pour le Festival de Jazz et retrouve sur place Claritzel MIYARES, sa sœur qui s’intègre au groupe pour les parties vocales. |
Claritzel et Carlos Miyares |
Dans sa ville natale de Santiago de Cuba le saxophoniste participe à Amigos de Jazz dans le Patio de la Uneac. Il s’entoure de Omar GONZÁLEZ, contrebasse ; Hector QUINTANA, guitare et Julio CÉSAR, drum. Au mois d’octobre MIYARES offre plusieurs concerts dans les conservatoires de la capitale, à l’E.N.A. au conservatoire Saumell, Tomás, Roldán… De nouveaux partenaires l’accompagnent pour ces diverses prestations, « Chicoy » à la guitare, Tony RODRÍGUEZ au piano, Omar à la contrebasse. Le groupe est étoffé de Humberto QUIJANO, drum et Adel GONZÁLEZ, congas. |
L’année 2017 débute au Jazz Café où Carlos se présente avec David ALFARO, Humberto QUIJANO, drum et Roberto « El Chino », basse et poursuit ses activités au bar El del Frente. |
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Patrick Dalmace
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