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Grupo de Experimentación Sonora del I.C.A.I.C.

De nombreuses discussions ont lieu autour de ces écoutes. Le groupe acquiert ainsi une très large culture musicale. Ses membres discutent aussi autour de films et au delà de la musique c'est d'une vaste culture artistique que s'imprègne chacun des participants du "G.E.S.".
Sur le plan technique, Leo propose aussi des études d'acoustique, d'électroacoustique et offre une formation sur tout ce qui concerne les techniques d'enregistrements.
Pour dispenser cet enseignement Alfredo Guevara met à disposition tous les spécialistes de l'I.C.A.I.C.

L'atelier se renforce au début de 1971 des noms de Sara GONZÁLEZ, la seule femme du groupe, du guitariste Pablo MENÉNDEZ, du flûtiste Genaro GARCÍA CATURLA et de Norberto CARRILLO.
Au fil du temps, autour de ce noyau central, viendront graviter pour des périodes plus ou moins longues, le batteur Ignacio BERROA, les saxophonistes, Carlos AVEROFF puis Manuel VALERA, le chanteur Amaury PÉREZ

Très rapidement l'atelier fonctionne et tous les membres deviennent capables d'écrire, composer, et arranger. Le "G.E.S." commence à constituer un fonds de bandes sons, disponible pour le cinéma. Si les moyens techniques sont limités l'imagination est débordante.
L'une des caractéristiques du "G.E.S." est sans nul doute l'absence de style défini.
Le résultat de l'enseignement et des écoutes multiples permet au groupe de se mouvoir aussi bien dans le Jazz, le Rock, la musique populaire, dansante ou classique, de composer des chansons ou des thèmes purement instrumentaux.

Mais très souvent aussi les membres du groupe réalisent dans leurs compositions une fusion ou une symbiose de ces différents genres comme dans "Los Dientes del Tiburón" où rythmes cubains, et asiatiques sse fondent.
La mise en commun des idées est réelle. Les premières productions, "Granma", "Tonada a Rubén Martínez Villena" sont déjà des œuvres collectives.
Dès 1970 le "G.E.S.", plus particulièrement les trois voix, Pablo, Noel, Silvio composent "Cuba Va" riche en éléments puisés au Rock et destiné à un documentaire anglais.

"Bailalo si puede" est le résultat du travail de Eduardo RAMOS, Emiliano SALVADOR et Pablo MENÉNDEZ et le thème est chanté par Anselmo FEBLES.
Les influences de la musique populaire cubaine, de la musique rituelle afro-cubaine, du Jazz mais aussi des musiques orientales y sont très nettes.

Les productions initiales du "G.E.S." ne sont pas particulièrement bien accueillies par les cinéastes à l'exception de Santiago Álvarez qui, avant même que le "G.E.S." soit officiellement constitué, utilise la musique écrite par les jeunes membres du groupe pour Despegue a las 18.00.
Mais bientôt des réalisateurs comme Sergio Giral ou Sara Gómez se rapprochent du jeune groupe et les premiers documentaires comportant des créations du "G.E.S." sortent sur les écrans : El hombre de Maisinicú, Ustedes tienen la palabra.

Ces mêmes cinéastes en viennent à travailler directement avec le groupe. Pour No tenemos derecho a esperar, le "G.E.S." produit la bande son à mesure que se tourne le film.
Puis c'est le petit écran qui utilise leurs productions en particulier pour le journal de la semaine mais aussi pour les séries Los Comandos del silencio, Tierra y sangre
Enfin figure comme l'un des travaux historiques de cette première époque du "G.E.S.", la bande son du long métrage La Nueva Escuela, totalement composée par des thèmes du groupe. Quant à Manuel Gómez, ce sont des compositions de Pablo MILANÉS qu'il utilise pour son film La primera carga al machete. Pablo jouant lui-même le rôle du trovador et interprétant ses œuvres personnelles.
Pour le documentaire San Andrés de Caiguanabo ce sont Noel NICOLA et Pablo MILANÉS qui, à deux guitares, interprètent leurs productions.
Les difficultés perçues par Leo BROUWER et Alfredo Guevara ne se sont toutefois pas estompées. La réticence est grande dans les milieux officiels envers le "G.E.S.".
Le groupe ne peut se faire entendre que parmi un cercle restreint gravitant autour de l'I.C.A.I.C. au cours d'auditions quasiment privées dans les salles de la Cinémathèque. La radio, la télévision, les éditeurs boudent le groupe et ses membres.

Toutefois en octobre 1970 le "G.E.S." peut enfin se produire sur scène. La première sortie a lieu à la Casa de Las Américas lors d'un concert de la chanteuse chilienne Violeta Parra.

Il faut attendre le mois de décembre de l'année suivante pour retrouver le "G.E.S." devant un public, essentiellement composé de jeunes, qui accourt dans la salle de la Cinémathèque pour assister au concert commémorant le XV° anniversaire du débarquement du Granma.
Le "G.E.S." produit pour l'occasion une cantate d'une vingtaine de minutes, composée de thèmes instrumentaux et de chants. L'œuvre est collective. A partir des propositions de Leo BROUWER, chacun a composé une partie de l'œuvre et tous l'interprètent.

Grupo de Experimentación Sonora del I.C.A.I.C.

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