BONNE, Enrique (San Luis 1926)

La mère de Enrique BONNE est professeur de piano et c'est d'abord avec elle qu'il se familiarise et apprend l'instrument. Il écoute les classiques que jouent les élèves de sa mère, Chopin, Bach, Beethoven.... Mais son père est aussi passionné de musique et parfois se risque même à la composition. Enrique a ensuite successivement deux professeurs particuliers qui lui assurent une formation musicale. La famille s'installe à Palma Soriano mais, sujet aux moqueries car le piano est "pour les filles", il abandonne l'instrument. Il déménage à Santiago de Cuba, puis de nouveau à Palma et definitivement à Santiago en 1948. Là il se familiarise avec les voix des cantantes et joint à un groupe vocal d'étudiants, "CUBALAYA", qui travaille dans le style qui sera repris plus tard par le groupe "SAMPLING". C'est à cette époque qu'il écrit sa première composition « El Jején » puis « Italian Boy » que lui chante et enregistre René del MAR en 1951. Il écrit aussi « El Jején ». "Benny" MORÉ, impressionné par le titre chanté par René del MAR, demande à Enrique de lui écrire un thème. Il fait la connaissance de Mariano MERCERÓN et de ses musiciens au Café Maristany. Mariano lui réclame un thème, ce sera "Chachacha de la Reina". C'est Pacho ALONSO qui le chante avec l'orchestre de MERCERÓN. Il est déjà ami avec Pacho et ceci ne fera que renforcer cette longue amitié.

Dans les années qui précédent la Révolution Enrique chante et joue du piano ponctuellement dans la nouvelle formation de Pacho. Il compose à la même époque plusieurs thèmes pour les comparsas de Santiago de Cuba. Lorsque Pacho triomphe au Carnaval de La Havane, Enrique qui vient de créer pour lui le rythme Pilón développant une figure rythmique jouée par le batteur santiaguero Hesmerido FERRERA (1920-1983), est avec lui sur le carrosse de La Polar. Mais Enrique se consacre définitivement à la composition et à la direction d'orchestre.

Il est marqué à ce moment par l'écoute du bruit rythme caractéristique du pilon qu'on utilise pour liler le café. ce rythme lui reste en tête. En 1962 il est confronté lors des fêtes de Carnaval à un organo dont le son l'interpelle. Il conjugue à ce moment le son de l'organo et rythme du pilon pour crée son ritmo Pilón et compose « Baila José Ramón » enregistré par Pacho et la Victor en 1963. Il compose égalemment sur ce rythme "Bajo con cun cun", "La pianola de Manola"... mais aussi des boleros, "Dame la mano" chanté par Pacho; "Quiero alguién como tú" interprété par Fernando ÁLVAREZ, "Poco a poco" pour la voix de Miguel Angel PIÑA... Les premiers Pilón sont arrangés par le guitariste Juanito MÁRQUEZ.

Les percussions de ces groupes qui défilent pour Carnaval l'intéressent et il fonde en 1961 « Los TAMBORES de ORIENTE ». Cette formation possède des caractères spécifiques. Il s'agit d'un orchestre de cinquante-quatre percussionnistes recrutés dans diverses comparsas de Santiago. Le tambour, marginalisé, de mauvaise réputation, doit prendre pour Enrique toute son importance. Ainsi il utilise les tumbadoras, catá , chekeré , güiro , galletas , bocú et la corneta china . Plusieurs thèmes comptent sur un chœur. BONNE et sa formation se rendent en Colombie.

Il monte ainsi pour débuter «El Manisero» et une « Sinfonía China ».
Dès sa création le groupe qui devient rapidement « Los TAMBORES de Enrique BONNE » est invité au Carnaval où il prend place sur deux chars et défile à Guanabacoa et San Antonio de los Baños. L'irruption de ces tambours dans la vie musicale publique, de ces cinquante quatre percussionnistes noirs crée de nombreuses tensions et polémiques mais l'année suivante « Los TAMBORES de Enrique BONNE » devient le premier groupe de percussions à pénétrer dans un grand théâtre, le Chaplín, puis enregistre son premier disque.

 

Avec ce groupe Enrique BONNE travaille pour les Carnavals de Santiago et de la capitale, à la Casa de la Amistad de La Havane et pendant dix ans à Varadero à partir de 1981. Toutes les provinces de l'île accueillent le groupe qui enregistre de nouveau en 1984 puis en 1987. « Los TAMBORES de Enrique BONNE » voyagent également en Colombie en 1997.

De cinquante quatre musiciens le groupe est passé à vingt et un pour des raisons d'incompatibilités, de logistiques et économiques notamment avec la mise en place du Periodo Especial au début des années quatre-vingt-dix.


Bonne au Carnaval de Santiago. Photographie Sierra Maestra.

La fin des années quatre-vingt dix et les premières années du XXI° siècle voient «Los TAMBORES de Enrique BONNE » se produire aussi lors de la Fiesta del Fuego et au Tropicana de Santiago de Cuba et Enrique BONNE emmène ses percussionnistes en studio pour l'enregistrement de « Son en Percusión ».

Parallèlement Enrique BONNE continue de composer et au cours de sa carrière il voit -parmi plus de trois cents compositions- un grand nombre de ses thèmes chantés par Pacho ALONSO, «Yo no quiero piedras en mi camino», «Se tambalea» , « A cualquiera se le muere un tío » … Ibrahim FERRER – «Un granito en la arena »;  Celia CRUZ, la « ARAGÓN », « Las ESTRELLAS CUBANAS », Ismael Rivera, Johnny Ventura ….


Aucours des années suivantes Enrique continue de superviser ses "TAMBORES" qui sont désormais sous la direction du jouer de corneta china Joaquin SOLÓRZANO. Il les présente fréquemment à Santiago de Cuba. La formation enregistre et un nouveau disque voit le jour en 2016 avec des titres tels que "Hay un caracol en el mar", "La Cometa y el Pesca'o", le célèbre "Lamento Borincano", la conga "Manigueta" écrite par BONNE lui-même.


En 2017 Enrique reçoit le Prix National de Musique. Pour l'été 2018 plusieurs concerts sont réalisés par "Los TAMBORES de E,rique BONNE".

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* "Son en percusión", Santiago de Cuba 1996, Universe.
* "Los Tambores de
Enrique Bonne", 2016, Bis Music.

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