GONZÁLEZ, Rubén ( Encrucijada 1918-La Havane 2003 )

Rubén GONZÁLEZ quitte très jeune son village pour Cienfuegos où il étudie le piano. Il s'intègre à quelques orchestres de Santa Clara et en 1930 s'installe à La Havane au début des années quarante pour y poursuivre des études de médecine. Il gagne sa vie en jouant dans les Académies de danse de la capitale notamment la Habana School où pour pouvoir se libérer pour suivre ses études il s'arrange pour alterner avec "Pepecito" REYES qui joue au même endroit. Il joue dans une petite formation dans un cabaret de Marianao.
Rubén est un des rares noirs à pouvoir jouer dans les clubs blancs.
Au bout de quelques années le piano a finalement raison de la médecine et Rubén répond positivement à la demande de son voisin Arsenio RODRÍGUEZ qui lui demande en 1945 de se substituer à son pianiste Adolfo O'REILLY. Au sein du conjunto de Arsenio, Rubén GONZÁLEZ, non seulement affine son apprentissage, mais doit faire face aux innovations du RODRÍGUEZ.
Celui-ci en effet a fait entrer le piano dans la musique populaire cubaine et ses pianistes doivent adapter leur façon de jouer en fonction du cordophone traditionnel, le tres, qui jusqu'alors assumait le rôle d'un piano. Il faut donc composer avec le tresero -Arsenio lui-même- pour que chacun trouve sa place et faire preuve de clairvoyance avec le style de RODRÍGUEZ qui masque les temps forts et faibles. Rubén GONZÁLEZ excelle rapidement à ce jeu. Ce travail façonne son style et crée une manière de jouer qui fera école et ne sera pas toujours accessible à tous les pianistes.

Il enregistre avec le "CONJUNTO de Arsenio RODRÍGUEZ ". A cette époque, Rubén aime jouer et n'aime que jouer. Sitôt le travail terminé il quitte la scène et préfère s'amuser plutôt que de composer ou réfléchir sur les transformations qu'apporte Arsenio. Il veut connaître le monde. Rapidement, un an après son entrée, il quitte le groupe et recommande à Arsenio d'engager "Lilí" MARTÍNEZ.
Il joue un moment avec la formation de Ernesto GRENET au Tropicana puis Panamá et l'Argentine sont ses destinations. Il prend goût au Tango qu'il aime de plus en plus interpréter.
A son retour il est engagé par les conjuntos "KUBAVANA", "Los ASTROS" , "Senén SUAREZ" et dans les jazz bands "SIBONEY", "RIVERSIDE", "Hermanos CASTRO"
Pendant les années cinquante il joue dans la charanga "AMÉRICA del 55" et dans l'un des orchestres de l'Institut Cubain de Télévision qui à cette époque sont de véritables all stars occupant les ondes jour et nuit.


Rubén -2° à partir de la gauche sur le second rang- avec la América del 55.

Rubén est également engagé en 1954 par Rolando LASERIE qui organise son orchestre pour travailler au Cabaret Sans Souci.

 

 

Rubén au centre avec Rolando Laserie debout.

Repris par son goût du voyage il part quatre ans au Venezuela entre 1957 et 1961. A Caracas il côtoie le tromboniste et jazzman cubain "Pucho" ESCALANTE et rejoint la grande formation de Luís Alfonzo Larraín. Rentré à La Havane il retrouve l'orchestre de l'ICRT.
Niño RIVERA l'invite à réaliser un disque en 1963 avec son conjunto. Ils enregistrent "Nuevo son", "Atomo", "Esto sí se llama querer", "El jamaiquino" ... Mais rapidement Rubén GONZÁLEZ rejoint la charanga du violoniste Enrique JORRÍN.


En 1964, il part en tournée au Japon avec la formation du violoniste et pianiste Antonio SÁNCHEZ. Cette même année, tout en enregistrant avec une formation personnelle "Féliz chachacha", Rubén fait une incursion dans le Jazz pour épauler le noneto de son ami "Pucho" ESCALANTE et enregistre plusieurs thèmes, réédités… sous son nom quarante ans plus tard.


Le Noneto de Pucho Escalante.


JORRÍN, dès 1973, l'incite à utiliser un Wurtlitzer électrique ramené du Mexique. Le son de Rubén GONZÁLEZ devient évidemment moins personnel. Délaissant ce type de piano et s'entourant des musiciens de son directeur, il enregistre son premier disque personnel "Indestructible" laissé sur le vinyle en 1975. Autour de lui figurent notamment Fabián GARCÍA, contrebasse, Gustavo TAMAYO, güiro…. A cette époque - 1978- il est invité à participer à la série d'enregistrements destinés à constituer l'album "Estrellas del Areito". Rubén reste avec JORRÍN jusqu'à la mort de ce dernier en 1987 et, fidèle à lui-même -seul jouer l'intéresse-, il décline la proposition de diriger la formation qu'il quitte finalement pour prendre sa retraite non sans avoir enregistré une nouvelle fois en 1989 avec le groupe. Rubén GONZÁLEZ tombe peu à peu dans l'oubli.


. Photographie © Sven Creutzmann

Régulièrement il se rend aux Studios de la Egrem, non loin de sa maison pour jouer du piano. Il n'en a plus chez lui. C'est au cours d'une de ses visites au piano qu'en 1996 les responsables du projet Buena Vista Social Club qui préparent leurs enregistrements l'entendent.

Il est aussitôt réquisitionné et commence une nouvelle carrière agrémentée de tournées en Europe et de passage en studios. Il enregistre en 1996 avec le "AFRO CUBAN ALL STARS", puis avec Omara PORTUONDO et le "BUENA VISTA SOCIAL CLUB" en 1999. Entre 1997 et 2000 il enregistre deux disques personnels "Introducing" et "Chanchullo". Avec le groupe, puis à titre personnel, Rubén GONZÁLEZ commence une nouvelle carrière internationale le menant à traves le monde.


1998. Muffathalle.

Sa santé se dégrade rapidement. Il est bientôt dans l'impossibilité de jouer et de monter sur scène. Rubén GONZÁLEZ disparaît en 2003 .

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* " Rubén González ", L.H. 1956-1962, Egrem 981.
* " Indestructible ", L.H. 1975, Egrem 0275.
* " Introducing ", L.H. 1997. World Circuit.
* " Chanchullo ", L.H. & Londres 1997-2000. World Circuit.

In * " Orquesta América del 55", L.H. 1955-57. Tumbao TCD 103.
In * " Noneto de Pucho Escalante. Sentimiento", L.H. 1964, Egrem CD 318.

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