Septeto CAUTO


Le santiaguero Manuel "Mozo" BORGELLÁ, (El Cobre, 1890-1960) musicien emblématique de Santiago de Cuba où il organise divers groupes et tresero habituel de Miguel MATAMOROS s'installe dans la capitale et on peut l'écouter avec son sexteto -dont Ignacio PIÑEIRO est contrebassiste- connu comme le « SEXTETO del MOZO BORGELLA » au Cabaret La Verbena en 1927. Il organise aussi en 1929, toujours à La Havane, un all stars constitué de santiagueros installés ou de passage à La Havane qu'il baptise "SEPTETO TÍPICO SANTIAGUERO". De ce rassemblement ponctuel surgit l'idée de créer un Septeto qu'il baptise du nom de la Vallée qui a servi de berceau au Son le "SEPTETO CAUTO".
Le septeto obtient immédiatement des succès et est engagé au Cabaret Sans Souci dont il prend le nom pendant les deux années où il va s'y produire. Le "SEPTETO CAUTO" de Manuel "Mozo" BORGELLÁ est composé à ce moment de deux voix exceptionnelles, celles de Panchito RISET et de Marcelino "Rapindey" GUERRA, du guitariste et vocaliste "Nené" ENRISO qui a délaissé sa propre formation et le "SEPTETO AGABAMA"; de Raúl CARRERO à la trompette, "Trino" au bongó et VILLARTA à la contrebasse.

Manuel Borgellá. Archives Montuno Cubano.

BORGELLÁ innove par rapport à la tradition issue du "SEPTETO HABANERO", notamment dans l'exposition du thème. Le tres prend de l'importance dès l'introduction et dans les ponts. La sonorité évolue aussi à mesure que Manuel incorpore des musiciens qui ne proviennent pas de l'Oriente cubain. En 1933 le groupe retrouve son nom d'origine et poursuit ses activités qui contrairement à celles de la plupart des septetos ne paraissent pas décroître au milieu des années trente. Lorenzo HIERREZUELO chante un moment dans la formation et Norberto FAVELO en est le trompettiste en 1936

Le "SEPTETO CAUTO" enregistre en 1937, date de son apogée, avec un effectif complètement renouvellé autour de son directeur et tresero. Pour cette session de la RCA Alfredito VALDÉS et Bienvenido LEÓN assurent la partie vocale, Eladio "Saguita" VENTO, la guitare, Rafael LÓPEZtient la contrebasse, Marcelo "Pinillo" GONZÁLEZ le bongó, ainsi que Emilio FAVELO, compositeur et maraquero.

Septeto Cauto, "Congo se divierte". Voix Alfredito Valdés. .. ...

Comme la pupart des septetos de cette période le "CAUTO" compte plus de sept musiciens. Fréquemment c'est aussi Oscar VALDÉS qui remplace son frère Alfredito au sein de la formation.


Photographie: Archives Tumbao. Barcelona.

En 1937 et 1938 le "SEPTETO CAUTO" anime le programme de la Casa de las Medias sur radio CMBY pour le milieu de l'après-midi.

En 1940 le groupe entre de nouveau en studio avec plusieurs titres enregistrés sans trompette. VALDÉS chante sur "Juan José" mais c'est "Cheo" MARQUETTI la nouvelle voix soliste du septeto. Il enregistre "Al son del cuero", "Sensemaya", "A mi Patria"...
Les qualités de directeur de "Mozo" et les excellentes décisions qu'il prend à l'heure de choisir des musiciens lui permettent de mener le groupe et lui faire franchir les difficultés que traversent toutes les petites formations soneras durant les années trente et quarante et de se retrouver sur les ondes de la Mil Diez en 1945.


Septeto Cauto. Photographie Archives Tumbao. Barcelona.

En 1942 BORGELLÁ entend un inconnu chanter dans un bar, il le recrute pour le "SEPTETO CAUTO". Ce sont les débuts de "Benny" MORÉ que BORGELLÁ prête plus tard à son ami MATAMOROS, aphone, qui l'emmène ensuite pour la tournée au Mexique de 1945. Au départ de "Benny", c'est Carlos EMBALE qui devient la voix du "CAUTO".

La fin de la décennie marque le déclin de la formation de BORGELLÁ. Ce dernier forme très ponctuellement au retour du Mexique le "Cuarteto SONORO" avec Alberto AROCHE, Siro RODRÍGUEZ et Rafael CUETO qui joue à l'hôtel Nacional.

© Patrick Dalmace

Discographie sélectionnée:
* "Septeto Cauto", L.H.1937-1940, Tumbao TCD 113.

 
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